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Short fuel annoncé dans le ciel jurassien

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Une lapalissade : non, il ne faut jamais utiliser un instrument en panne pour voler. C’est un peu comme dire : si un inconnu vous demande de lui envoyer de l’argent par Western Union, ne le faites pas. Chacun sait que dans la vraie vie, les escroqueries sont très bien emballées et les choses jamais lancées aussi abruptement que cela.

Cet accident survenu dans le Jura Suisse le 5 juillet 1992 montre le danger de se fier, même en connaissance de cause, à un instrument qui affiche des valeurs incorrectes. L’hélicoptère immatriculé HB-XVR est un McDonnell Douglas 369D utilisé pour le travail aérien et le transport de personnes.

D’usine, l’appareil dispose d’une alarme LOW FUEL qui s’allume quand il reste 35 livres de carburant ou moins soit environ 7 à 10 minutes de vol. En pratique, juste de quoi se poser vite, vite, vite…

Cependant, depuis son acquisition par la compagnie exploitante, les pilotes remarquent que cette alarme signale bien avant. Quand elle s’allume il reste 15 à 20 minutes de vol. Ce comportement ne correspond pas au manuel de l’hélico, cette alarme est donc fausse et il convient de la réparer et de ne pas en tenir compte en attendant. Cette alarme continue à servir de repère a certains pilotes pendant deux ans. Jusqu’au jour de la prochaine maintenance…

Le technicien qui réalise la visite des 300 heures, constate que le flotteur dans le réservoir est mal positionné. Il se fait fort de remettre les choses dans l’ordre et règle l’alarme pour se déclencher quand il reste 35 livres de carburant. Il note cette intervention dans sa facture ainsi que dans le carnet de maintenance de la machine.

Le jour de l’accident, le pilote décolle de l’aéroport de la Chaux-de-Fonds avec le plein et se rend sur le lieu d’une fête de paysans afin de réaliser des baptêmes de l’air. De très nombreuses rotations sont prévues. A l’issue de la 16eme, l’alarme de quantité de carburant s’allume. Au lieu d’avitailler avec les bidons d’essence disponibles sur le site, le pilote décide de faire encore une rotation.

Il embarque trois femmes, un adolescent et un enfant. Si vous regardez la photo plus haut, cette hélicoptère n’a pas le gabarit d’un Chinook, ce décollage se fait en surcharge. Le vol se poursuit pendant quelques minutes puis l’appareil commence à revenir vers le site quand ce qui devait arriver arriva. La turbine s’arrête net. La seule option est l’autorotation. C’est-à-dire que la machine descend vers le sol et l’air qui passe a travers le rotor le maintient en rotation. Une fois près du sol, l’énergie acquise par le rotor de réduire le taux de chute et d’atterrir.

L’appareil atterrit trop lourdement, son patin casse et les pales du rotor touchent le sol. Le pilote est indemne mais trois passagers sont gravement blessés.

On s’attend à quoi quand on décolle avec une alarme LOW FUEL allumée ?

2 COMMENTS

  1. enfin j ai eu ce précieux livre comme cadeau grâce a mon ami le CDB Fahd Lahrech Mille merci Fahd que Dieu te protège ainsi toute la famille Mrci a toi aussi Amin que Dieu vous protège 🙂

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